VIN

Bordeaux en amphore
Marc Vanel

Mettre Bordeaux en amphore

Alternative à l’élevage des vins en fût de chêne, l’amphore en terre cuite fait une percée notable dans le Bordelais où se trouve la plus grande cave d’amphores du monde.

Gonzague Lurton, un propriétaire biodynamique à Margaux.

Si l’amphore possède deux anses, la jarre en terre cuite n’en possède pas, et malgré cela, l’usage correct du terme ne semble pas pour autant s’imposer. Il est même probable que le premier terme se substituera au second avec le temps. Les mystères de la langue. Quoi qu’il en soit, d’une contenance de 140 à 800 litres, la jarre en céramique est étanche et sa porosité naturelle favorise la micro-oxygénation du vin en élevage. Contrairement à un fût de chêne, neuf ou non, une jarre ne modifie aucunement le goût du vin mais, au contraire, va révéler toutes les caractéristiques d’un terroir et le fruité d’un vin. Une qualité que recherchent surtout les vignerons bio ou biodynamiques, tant pour le vin blanc que rouge.

A côté de ces modèles en céramique existent également des jarres en grès, appelées ‘dolia’, que l’on enterre et qui ne quittent plus leur emplacement. Celles-ci sont proches des ‘qvevri’ de Géorgie et peuvent contenir jusqu’à 6000 litres ! Il y a aussi les ‘œufs’ en béton, dont le Château Pontet-Canet à Pauillac s’est fait une spécialité. « Dessinées au nombre d’or sur le modèle romain du IIe siècle, les cuves sont reliées à la terre pour diminuer l’influence électro­magnétique. »

Trois cuvées parcellaires pour exprimer les différences de terroirs d’une parcelle à l’autre.

A Pauillac, le chai du Château Pedesclaux est équipé d’un matériel state-of-the art.

D’autres formes de jarres au Clos Puy Arnaud.

Pureté et élégance

Deuxième Grand Cru Classé du Médoc, le Château Durfort-Vivens de Gonzague Lurton à Margaux est certifié biodynamique par Demeter depuis 2016 et développe depuis cette date un parc de jarres en terre cuite, devenu aujourd’hui le plus grand du monde.

Proches de l’authenticité du cépage, ces vins élevés en jarres représentent-ils l’avenir de Bordeaux ? « J’en suis persuadé, confie Gonzague, car tous ceux qui les goûtent sont conquis. » Mais les jarres ont aussi d’autres qualités, ajoute ce dernier, « le nettoyage demande 50% d’eau en moins qu’un fût et surtout se passe de soufre. Elles apportent beaucoup de fraîcheur aux vins, et les tanins sont moins secs. »

Dans la gamme de Durfort-Vivens, et c’est aussi une première à Bordeaux, trois cuvées  parcellaires sont spécialement élaborées pour exprimer au mieux les sols qui leur ont donné naissance : Les Plantes, Le Plateau et Le Hameau, auxquels s’ajoute La Nature, 100% Cabernet sauvignon et sans aucun sulfite.

D’autres vignerons commencent à s’équiper en jarres en terre cuite, même si plus modestement, tout dépendant bien sûr de la taille de la propriété. Par exemple : le Château Larrivet-Haut Brion ou le Château Carmes Haut Brion dans les Graves, le Domaine de Valmengaux en AOP Bordeaux, le Château Mangot et le Clos Puy Arnaud près de St-Emilion ou encore le Château Pedesclaux à Pauillac pour ne citer que ceux-là. Le mot ‘amphore’ s’écrit désormais en grandes lettres sur les étiquettes de Bordeaux qui vit une véritable (r)évolution que peu avaient vu venir…

Photos : © Vanel

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