REPORTAGE
Hotel FRANQ
Danny Verheyden
L’offre d’hôtels de luxe à Anvers s’est considérablement développée ces dernières années, notamment avec l’ouverture du Botanic Sanctuary et plus récemment du Sapphire House Antwerp. Quels sont et resteront alors les points forts de l’Hôtel FRANQ (membre de Relais & Châteaux) dans cet environnement concurrentiel, et comment l’hôtel va-t-il se positionner dans un avenir proche ? Nous avons posé la question à la general manager Christel Cabanier.
« Nous sommes très heureux que ces hôtels aient été ajoutés, car cela positionne Anvers dans le segment des hôtels de luxe sur la carte européenne », déclare Christel Cabanier, la nouvelle general manager de l’hôtel situé au Kipdorp depuis janvier dernier. Je suis également convaincue que cela ne peut que renforcer notre positionnement. Etant donné que nous sommes différents, nous nous complétons aussi et nous déterminons les atouts sur lesquels nous souhaitons mettre l’accent.
N’oubliez pas non plus que nous sommes le seul hôtel à Anvers possédant son propre restaurant étoilé Michelin.
Nous sommes également plus petits (39 chambres) que les hôtels cités précédemment, et nous disposons d’un bâtiment fantastique dont émane une certaine grandeur. Nous visons un luxe accessible sans prétention, où les clients se sentent immédiatement chez eux, sans l’aspect obligatoirement endimanché. Et : la cuisine étoilée de notre chef Tim Meuleneire est et reste, bien sûr, l’un des principaux points forts de l’hôtel. »
Le chef Tim Meuleneire, précédemment propriétaire de De Koopvaardij à Stabroek (1 étoile Michelin), a également obtenu une première étoile à l’Hôtel FRANQ en 2019, moins de 2 ans après l’ouverture de l’hôtel.
« J’essaie toujours de faire évoluer ma cuisine et de faire un pas en avant », dit-il, « et je remarque aussi que la clientèle est toujours curieuse de découvrir nos nouvelles créations. Notre menu est saisonnier et change cinq ou six fois par an, et nous essayons également de travailler avec des produits locaux de la meilleure qualité. »
« Grâce à notre affiliation à Relais & Châteaux, nous disposons naturellement d’une marque forte qui assure également à nos hôtes un certain niveau culinaire », déclare Christel Cabanier. Vous devez également pouvoir répondre à leurs propres exigences culinaires, bien sûr. Nous allons également nous concentrer davantage sur notre gastrobar, où nous ne visons pas seulement les clients de notre hôtel mais aussi une clientèle extérieure. Des événements speak easy seront également organisés dans la ‘maison de réunion’ à l’arrière de l’hôtel et sur la terrasse extérieure.
Nous offrons aussi aux entreprises (et autres parties intéressées) la possibilité de louer l’hôtel entier, y compris le restaurant. Au cours du mois de mai dernier, nous avons pu réaliser deux buy-out complets, chaque fois dans le cadre d’une fête d’anniversaire. Nous croyons fermement à ce concept, d’autant plus que nous sommes situés en plein centre-ville et que nous pouvons proposer une cuisine étoilée. Nous voulons que ça ‘bouge’ à l’Hôtel FRANQ. »
D’autres améliorations de produit sont-elles prévues ?
« Nous ne dépendons d’aucune marque hôtelière internationale, c’est un atout considérable. Cela nous permet de faire les choses comme nous les sentons et les voulons », explique Christel Cabanier. « Chez nous, pas de check-in traditionnel par exemple, les clients sont accueillis avec une coupe de champagne pendant qu’ils attendent le personnel du check-in, installés dans l’un de nos luxueux fauteuils. J’ose affirmer que nous offrons les meilleurs peignoirs de bain du pays, nous avons également introduit de nouveaux flacons de shampoing, notre propre parfum, et nous veillons à ce que la touche Relais & Châteaux soit évidemment présente dans les chambres. »
La clientèle a-t-elle changé en cette période post-corona ?
« Nous constatons que notre clientèle est de plus en plus jeune, une clientèle individuelle qui recherche une sensation de luxe sans prétention. Même pendant la semaine, 50% de la clientèle est individuelle, et c’est également une clientèle que nous apprécions énormément.
Les entreprises continuent d’organiser des réunions, mais bien moins qu’avant. Et lorsqu’elles le font, c’est souvent au niveau des CEO. Ils commandent alors volontiers, par exemple, un déjeuner haut de gamme à deux services dans notre restaurant. Mais je pense que les réunions régulières et traditionnelles telles que nous les avons connues ne reviendront pas. »
Le marché du long-courrier connaît-il un renouveau, ou les marchés de proximité restent-ils la priorité ?
« Les Pays-Bas sont et restent notre marché le plus important, grâce à l’engouement suscité par les événements culinaires à Anvers, incarnés par un Sergio Herman, par exemple. Ces événements attirent une foule considérable de Néerlandais. Le public long-courrier est moins important pour nous et, depuis la pandémie, il a aussi énormément diminué à l’échelle mondiale. En outre, ils optent souvent pour des marques hôtelières internationales. »
Les tendances alimentaires sont-elles en train de changer ?
« Il ne fait aucun doute que nous assisterons à un changement, les restaurants proposant une expérience culinaire étoilée et les meilleures brasseries subsisteront certainement. Par contre, j’ai des doutes sur le segment intermédiaire… »
Le food cost a-t-il (fortement) augmenté depuis la crise ukrainienne ?
« En pourcentage, le food cost est en fait toujours le même qu’avant », explique le chef Tim Meuleneire, « mais il faut être et rester créatif. En tant que chef, il s’agit aussi de proposer des plats innovants pour susciter l’intérêt des gens. »
Quelles sont les projets pour l’automne ?
« Nous allons poursuivre le développement de l’événementiel, tout comme notre gastrobar », indique Christel Cabanier. Je ne me suis pas lancée dans cette aventure pour faire toujours la même chose. Innover est donc d’une extrême importance, et j’aimerais en fait créer ici l’atmosphère de la série télévisée américaine ‘Emily in Paris’… ».
Christel Cabanier est également membre du Conseil d’Administration de l’Antwerp Hotel Association (AHA).
« Pour l’hôtellerie anversoise, je vais continuer à développer le segment du luxe », déclare Christel Cabanier, qui a déjà officié pour les hôtels anversois Crowne Plaza Antwerp, Hylitt Hotel et Park Plaza Astrid Antwerp. En France, elle a travaillé comme directrice générale de l’hôtel New York à Disneyland Paris (Marne-la-Vallée) et comme directrice générale régionale du Hilton Charles de Gaulle. Elle a également travaillé chez Park Inn by Radisson en tant que directrice de district pour la France, la Belgique et les Pays-Bas. Elle a également été membre fondateur du Radisson Red Concept et a dirigé pendant un certain temps l’hôtel Bloom ! situé au cœur de notre capitale. »
Bref, un female power feeling va souffler sur le segment des hôtels de luxe anversois…
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